Revue de Concert : Fouki et les Fourmis (vidéos)
Revue de concert
L'arrivée au Club Soda était particulière dans cette température froide. Il faisait -36 degré Celsius avec le facteur vent. Il n'en reste pas moins que, dès l'ouverture des portes, de braves jeunes étaient en file pour entrer et littéralement, réchauffer la salle. Celle-ci s'est rempli allègrement tout au long de la soirée. Le Club Soda était plein, on entendait les échos de 700 personnes en place.
Le concert a bien commencé avec une animation et l'entrée de Kirouac déguisé en poulet. Ce qu'on sentait surtout, c'était l'époque du Cegep. Car, disons le tout de suite, nous étions dans un univers très Cégepien. On parle de l'attitude, du phénomène de groupe mais surtout des looks. La mode "Gayé" dans son état pur : le look grunge vs hip hop dans un contenant qui rappelle vraiment les années 90. Dans tous les cas, il y avait de l'ambiance. C'était très francophone même si le spectre était élargie et ça paraissait dans la camaraderie des rapports entre les gens.
Niveau musique, le party a solidement pogné lorsque l'Amalgame est entrée en scène. Pour les avoir vu de nombreuses fois, j'ai été étonnée par leur présence sur scène très mature. Par ailleurs, leur riche répertoire de chanson à danser était excellent. Mention spéciale pour le "Funk de Villeray"
Pour compléter l'ambiance de party de Cegep, j'ai rapidement compris que j'avais affaire à des "crews" qui avaient leurs fans et leurs entourages. Belle façon d'amener la présence du "Canevas Crew" qui restait dans la thématique tropicale avec des instrumentales qui avaient des sons de tams tams, une ambiance reggae par moments et surtout un visuel de plantes vertes tropicales qui faisait echo à l'ambiance dans la salle malgré le FROID dehors.
Vraisemblement, on dirait que LAF faisait partie du Canevas Crew tellement les 2 sets se sont bien enchainés. Grosse présence sur scène et un gros clin d'oeil à la reprise d'une chanson de.... MIchel Louvain (sous les tropiques ou qqchoes) qui amena un brin d'humeur dans le spectacle. Franchement,il y avait un petit peu de "Dédé Fortin" des Colocs dans le set de Laf.
Lorsque Fouki est embarqué, on sentait la foule à son zénith. Celui-ci su habilement jouer avec la foule en intégrant des chansons à répondre dans son set. (Par chanson à répondre, on parle de faire répondre la foule à des paroles de rap : "Quand j'dis gimme some more - dites donne-moi z'en plus"), La formule fonctionne, surtout que le public est déjà conquis. Les succès s’enchaînent avec une qualité qui m'a suprise. En effet, les productions étaient dignes des chanson qui passent à la radio. Tout allait bien jusqu'au must "Gayé" : le point culminant de tout le concert. La foule chantait littéralement TOUTES les paroles du refrain dans une sorte d'ivresse contagieuse. Finalement tous les crews sont montés sur scène pour venir célébrer avec Fouki. On ressentait vraiment l'énergie de quelque chose qui venait de naître : peut-être un nouveau mouvement culturel !
Enfin, un concert riche en looks, en energie qui rappelle l'effervescence d'une jeunesse qui s'organise. Avec une grande effluve de cannabis, on peut se convaincre que "quand on veut, on peut" puisque les organisateurs ont littéralement fait ça dans A à Zay sans l'aide des gros joueurs.
Bonne année !